Rue des Cordeliers (Nantes)

La rue des Cordeliers est une voie de Nantes, en France.

Rue des Cordeliers
Situation
Coordonnées 47° 13′ 08″ nord, 1° 33′ 10″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Région Pays de la Loire
Ville Nantes
Quartier(s) Centre-ville
Début Rue du Refuge
Fin Rue Saint-Jean
Morphologie
Type Rue
Histoire
Création 1835
Monuments Ancien couvent des Cordeliers
Géolocalisation sur la carte : Nantes
(Voir situation sur carte : Nantes)
Rue des Cordeliers
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Rue des Cordeliers
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Rue des Cordeliers

Situation et accès

Située dans le centre-ville de Nantes, la rue des Cordeliers, qui relie la rue du Refuge à la rue Saint-Jean, est bitumée et ouverte à la circulation automobile. Elle ne rencontre aucune autre voie.

Origine du nom

Le nom fait référence à l'ordre franciscain ayant occupé le couvent au sein duquel son tracé a été créé[1].

Historique

Les Cordeliers s'installent à Nantes au XIIIe siècle, avant 1253. Le terrain sur lequel ils commencent la construction de leur couvent est à l'origine seulement occupé, au sud, par une chapelle (sans doute appelée chapelle Saint-Michel), édifiée en 1232 par l'évêque Henri Ier[2]. Celle-ci est construite en appui sur une partie de l'enceinte gallo-romaine, qui a perdu à cet endroit sa vocation défensive, puisque Pierre Mauclerc a fait édifier peu de temps auparavant une nouvelle muraille, passant plus à l'est et au nord, le long de l'Erdre[3]. La zone ou se trouve l'actuelle rue du Refuge se situe au nord est du terrain occupé par le couvent, et donc dans la partie intra-muros depuis le XIIIe siècle.

À la fin du XVIIIe siècle, l'établissement est sous la pression des opérations d'urbanisme menées par les architectes Jean-Baptiste Ceineray puis Mathurin Crucy. La création de la « place du Département » (devenue depuis place Roger-Salengro), puis celle de la « rue Royale » (rue du Roi-Albert), se fait en rognant sur les jardins au nord-est de la propriété des Cordeliers[4]. Une nouvelle rue entre la « place du Département » et la « rue des Cordeliers » (ancienne), la « rue Saint-François » (devenue rue d'Aguesseau), est ouverte en 1786[5].

Les religieux sont chassés du couvent en 1791, lors de la Révolution française. En 1811, les Dames Blanches (religieuses Carmélites) achètent l'établissement[3] et le donnent, en 1812, aux religieuses de l'ordre de Notre-Dame de Charité du Refuge, ou « Dames de la Retraite », qui installent jusqu'en 1825 un établissement, « le Refuge »[6], qui donne son nom à la voie qui est apparue à l'est de l'ancien couvent, entre 1800 et 1818. Cette rue est classée voie publique en 1839[6].

La partie nord est totalement reconstruite. Fondée en 1817 par les frères des écoles chrétiennes, l'école privée Saint-Pierre s'installe rue du Marais, puis place Saint-Vincent, avant d'occuper l'hôtel Rosmadec jusqu'en 1926, année au cours de laquelle ce bâtiment devient une partie de l'hôtel de ville, tandis que l'école est transférée dans l'ancien couvent des Cordeliers[7].

En 1835, la rue des Cordeliers est percée, entraînant la destruction de l'église conventuelle[3] ; en effet le tracé de la voie est à l'emplacement exact de la nef du sud, de la chapelle de Notre-Dame d'Espagne et de la chapelle de Notre-Dame de Pitié[8]. La plus grande partie de l'ancien couvent se trouve au nord de cette voie, et est intégrée plus tard à l'école privée Saint-Pierre[3] ; une petite partie, au sud, constituée de trois anciennes chapelles (d'est en ouest : la chapelle de Ruiz, la chapelle de Saint-Martin-d'Aranda, et la chapelle de Compludo-Miranda)[8], est englobée par la suite dans l'école privée Saint-Vincent-de-Paul[3].

Les anciens bâtiments du couvent sont peu à peu détruits, en 1869, 1874 et 1924[3]. Cette dernière phase de démolition a été l'objet d'études, notamment par Paul Jeulin (voir en bibliographie). Les parties le long de la rue des Cordeliers sont parmi les derniers vestiges de l'établissement d'origine.

D'abord appelée « rue des Marchands », puis, en 1855, « petite rue du Refuge », la voie devient « rue des Cordeliers » en 1901.

Une opération immobilière dans la rue des Cordeliers, en 2011, a suscité une levée de boucliers pour la préservation du patrimoine[9].

Références

  1. Pied 1906, p. 77-78.
  2. de Berranger 1975, p. 118.
  3. de Berranger 1975, p. 119.
  4. Mathurin Crucy, 1986, p. 61.
  5. Pied 1906, p. 2.
  6. Pied 1906, p. 245-246.
  7. « Un peu d'histoire », école Saint-Pierre de Nantes (consulté le ).
  8. Jarnoux 1981, p. 58.
  9. Yasmine Tigoë, « Cordeliers : la solution d'un parc archéologique ? », Ouest-France, (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

  • Henri de Berranger, Évocation du vieux Nantes, Paris, Les Éditions de Minuit, (réimpr. 1994), 2e éd. (1re éd. 1960), 300 p. (ISBN 2-7073-0061-6, OCLC 312748431).
  • Alphonse Jarnoux, Les anciennes paroisses de Nantes : première partie ; les paroisses de la cité, Nantes, Alphonse Jarnoux, , 118 p. (BNF 36600645).
  • Collectif, Iconographie de Nantes, Nantes, musée Dobrée, , 224 p. (BNF 34612558p), p. 61.
  • Édouard Pied, Notices sur les rues de Nantes, A. Dugas, , 331 p., p. 77-78.
  • Maïlys Lallauret, Nantes. Église des Cordeliers : nouvelles perspectives de recherches, dans Bulletin monumental, 2015, tome 173, no 4, p. 378-382, (ISBN 978-2-901837-60-2)

Articles connexes

  • icône décorative Portail de l’architecture et de l’urbanisme
  • icône décorative Portail de Nantes
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons – Attribution – Partage à l’identique. Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.