Martial Solal Dodecaband Plays Ellington

Martial Solal Dodecaband plays Ellington est un album avec big band du pianiste de jazz français Martial Solal, sorti en 2000 sur le label CamJazz.

À propos de l'album

Le travail de Solal sur Ellington avec son Dodecaband remonte à 1994, à l'occasion d'une invitation du festival Banlieues Bleues[3].

Dans cet album, enregistré en 1997 et sorti en 2000, Martial Solal donne des versions très personnelles de standards de Duke Ellington. Ce répertoire, très connu et déjà bien exploré, y compris par Ellington lui-même, est un terrain de jeu idéal pour Solal[4]. Il se livre à un travail de recomposition des thèmes empreint d'humour et parfois proche de l'écriture de la musique contemporaine, en s'éloignant largement des thèmes initiaux, qui souvent n'apparaissent que de façon fantomatique[5] : ainsi la mélodie d'It Don't Mean a Thing n'apparaît qu'au bout de 180 mesures[6]. Son but est de « montrer, grâce à des pièces très connues, que le travail d'arrangeur est en fait un travail de compositeur »[7]. Ainsi, par exemple, dans le medley qui clôt l'album, les morceaux ne se succèdent pas : ils s'entremêlent et se superposent de façon kaléidoscopique : le tromboniste peut ainsi commencer un solo sur Cotton Tail alors qu'un autre joue encore sur Don't Get Around Much Anymore[5].

La façon dont les tempos sont régulièrement doublés ou diminués évoque plus George Russell qu'Ellington[5] ; on peut également penser au swing de Bill Holman ou à Gil Evans[8]. L'excentricité réfléchie de Solal peut également rappeler Parade or Vexations de Satie[5].

L'orchestre est constitué de douze musiciens, soit moins que dans la plupart des big bands, ce qui permet à Solal plus de fluidité dans les arrangements[9]. S'il est le pianiste de l'orchestre, il ne cherche pas à se donner le beau rôle, mettant plutôt en valeur les cuivres[10] et en particulier Jean-Louis Chautemps, le soliste le plus présent[9].

Réception critique

Le disque est en général très bien accueilli par la critique (Le Monde[4], The New York Times[5], The Washington Post[10], JazzTimes[11], Rondo (de)[12], musiquefrancaise.net[3] , etc.).

Selon Steve Loewy (AllMusic), il s'agit d'un des meilleurs hommages jamais rendus à Duke Ellington[2]. Pour Craig Jolley (All About Jazz), « le big band de Solal est une révélation[9] ».

Pour Michael Lellouche (Citizen Jazz), en tant que premier enregistrement du groupe que Solal a fondé une dizaine d'années auparavant, « il s’agit d’un disque événement »[8]. Pourtant, il regrette que « l’émotion parvie[nne] difficilement à se frayer un chemin dans cet océan de technique glacée »[8].

Liste des pistes

No TitreMusique Durée
1. Satin DollBilly Strayhorn/Duke Ellington/Johnny Mercer 7:31
2. CaravanDuke Ellington/Juan Tizol 15:00
3. In a Sentimental MoodDuke Ellington/Irving Mills/Manny Kurtz 8:40
4. It Don't Mean a Thing (If It Ain't Got That Swing)Duke Ellington 9:04
5. Take the "A" TrainBilly Strayhorn 10:06
6. Medley : Medley :
  • Duke Ellington
  • Duke Ellington/Bob Russell
  • Mercer Ellington/Ted Persons
  • Billy Strayhorn
  • Duke Ellington/Irving Gordon/Irving Mills
  • Duke Ellington
  • Duke Ellington/Paul Francis Webster
  • Duke Ellington/Bob Russell
8:59

Personnel

Références

  1. (en) « Martial Solal Dodecaband Plays Ellington », sur Discogs
  2. (en) Steve Loewy, « Martial Solal Dodecaband Plays Ellington », sur AllMusic (consulté le ).
  3. Guillaume Rondelet, « Martial Solal Dodecaband plays Ellington », sur musiquefrancaise.net (consulté le ).
  4. Sylvain Siclier, « Martial Solal Dodecaband », sur Le Monde, (consulté le ).
  5. (en) Francis Davis, « MUSIC; A French Original In Jazz's Wider World », sur The New York Times, (consulté le ).
  6. Xavier Prévost (int.), Martial Solal : compositeur de l'instant, Michel de Maule/INA, , 271 p. (ISBN 9782876231702), p. 140.
  7. Notes du livret du disque.
  8. Michael Lellouche, « Martial Solal Dodecaband plays Ellington », sur Citizen Jazz, (consulté le ).
  9. (en) Craig Jolley, « Martial Solal: Martial Solal Dodecaband Plays Ellington », sur All About Jazz, (consulté le ).
  10. (en) Steve Futterman, « Martial Solal, Taking the E-Train Out Of Obscurity », sur The Washington Post, (consulté le ).
  11. (en) Reuben Jackson, « Martial Solal Dodecaband: Martial Solal Dodecaband Plays Ellingtion », sur JazzTimes, (consulté le ).
  12. Thomas Fitterling, « Martial Solal Dodécaband Plays Ellington », sur Rondo (de), (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • icône décorative Portail du jazz
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons – Attribution – Partage à l’identique. Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.