Mahan (langue)
Le mahan est l'ancienne langue présumée de la confédération de Mahan, au Sud de la Corée. Cette langue n'est pratiquement pas attestée.
| Mahan | |
| Période | Ier – VIIe siècles | 
|---|---|
| Langues filles | Baekje ou mahan baekje | 
| Pays | Confédération de Mahan | 
| Région | Corée | 
| Classification par famille | |
 
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| Codes de langue | |
| ISO 639-3 | pkc
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| Étendue | Langue individuelle | 
| Type | Langue ancienne | 
| Glottolog | paek1234
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| Carte | |
  Carte des langues han. Le mahan est en vert forêt.  | |
Dénomination
    
Cette langue peut être désignée comme mahan[1], han-paekche[2], ancien paekche[3], paekche japonique[4] ou paekche aristocratique[5].
Certains pensent que le mahan peut être subdivisé en deux périodes[6] :
- le mahan (au sens propre) : du Ier au IVe siècle ;
 - le mahan paekche : du IVe au VIIe siècle (Ki-Moon Lee suppose qu'il s'agit simplement du baekjean avec un substrat de langue buyeo[7]).
 
Classification
    
En se basant sur des textes chinois, Lee et Ramsey (2011) séparent les langues des Dong Yi (c'est-à-dire les barbares de l'Est selon les anciens chinois) en trois groupes[8] :
- les langues suksines (ou suksiniques[9]) : le suksin, le ŭmnu, le mulgil et le malgal. Elles étaient peut-être toungouses[1] ;
 - les langues puyŏ : le puyŏ, le koguryŏ, l'okchŏ et le ye ;
 - les langues hán : le chinhan (serait devenu le silla), le byeonhan (serait devenu le kaya), le mahan (serait devenu le paekche).
 
Ils considèrent les groupes puyŏ et hán comme faisant partie d'une même famille[10].
Cependant, ce regroupement n'est pas accepté par tous. De plus, certains le considèrent comme une langue coréanique[11],[12], tandis que d'autres pensent que c'est une langue japonique péninsulaire[13].
Alexander Vovin (2017) note que les toponymes d'origine japonique du Samguk Sagi sont principalement concentrés dans la région du bassin du fleuve Hangang, appartenant précédemment à Baekje, puis annexé par Goguryeo. De plus, il constate que le mahan (qu'il appelle "paekche japonique") ressemble énormément au pseudo-koguryŏ, il en conclue donc qu'une telle différenciation est peut-être artificielle[14].
Soo-Hee Toh (2005), prenant en compte les toponymes, émet l'hypothèse que le mahan (qu'il nomme "ancien paekche"), le ye-maek et le kaya étaient la même langue[15].
Sean Kim (2022) pense que la confédération de Mahan était trilingue avec : une langue paekche japonique (du groupe japonique péninsulaire), une langue mahan (du groupe han) et une langue paekche (du groupe puyŏ)[16],[17].
Comparaison lexicale
    
Vovin (2017), qui soutient une origine japonique au mahan (qu'il nomme "paekche japonique"), compare des mots de cette langue à des mots issus de langues japoniques insulaires[18].
| français | vieux japonais | proto-ryūkyū | proto-japonique insulaire | paekche japonique | 
|---|---|---|---|---|
| forteresse | kömë- 'enfermer' | *kume- | *kɘmay- 'enfermer' | *kuma | 
| établissement | *ya-marö 'lotissement' | -- | *ya-maro | *yamru | 
Références
    
- Lee et Ramsey (2011), p. 35
 - Robbeets (2007), p. 19
 - Toh (2005), p. 12
 - Vovin (2017), p. 6 ; 12
 - Vovin (2014), p. 10
 - Robbeets (2020), p. 6
 - Lee et Ramsey (2011), p. 44.
 - Lee et Ramsey (2011), p. 34-35
 - Logie (2012)
 - Lee et Ramsey (2011), p. 49-50
 - Robbets (2007), p. 19-20 ; Robbeets (2020), p.3-5
 -  Sean Kim, « [OLD] The History of the Koreanic Languages » 
 [vidéo], sur YouTube,  (consulté le ) - Vovin (2013), p. 224 ; Vovin (2017), p. 5-6
 - Vovin (2017), p. 32
 - Toh (2005), p. 19
 -  Sean Kim, « The History of the Koreanic Languages » 
, sur YouTube,  (consulté le ) -  Sean Kim, « The History of the Japonic Languages » 
, sur YouTube,  (consulté le ) - Vovin (2017), p. 12
 
Voir aussi
    
    Bibliographie
    
- (en) Alexander Vovin, From Koguryo to Tamna: Slowly riding to the South with speakers of Proto-Korean, Korean Linguistics,  (lire en ligne 
) - (en) Alexander Vovin, Origins of the Japanese Language, Oxford Research Encyclopedia of Linguistics,  (lire en ligne 
) - (en) Alexander Vovin, Out of Southern China?, EHESS/CRLAO,  (lire en ligne 
) - (en) Andrew Logie, Notes on the languages of the Three Kingdoms, Koreanology,  (lire en ligne 
) - (en) Ki-Moon Lee et S. Robert Ramsey, A History of the Korean Language, coll. « Cambridge University Press »,  (ISBN 978-1-139-49448-9, lire en ligne 
) - (en) Martine Robbeets, Archaeolinguistic evidence for the farming/language dispersal of Koreanic, Oxford University Press,  (lire en ligne 
) - (en) Martine Robbeets, Koguryo as a Missing Link, Leiden, Korea in the Middle,  (lire en ligne 
) - (en) Soo-Hee Toh, About Early Paekche Language Mistaken as Being Koguryŏ Language, Journal of Inner and East Asian Studies,  (lire en ligne 
) 
