Les Territoires perdus de la République

Les Territoires perdus de la République - antisémitisme, racisme et sexisme en milieu scolaire est un ouvrage collectif paru en 2002 aux Éditions Mille et une nuits. Une nouvelle édition, de poche, paraît en 2015[1].

Les Territoires perdus de la République
Auteur Collectif ( Georges Bensoussan, Iannis Roder, Barbara Lefebvre, Sophie Ferhadjian, Élise Jacquard, Valérie Kobrin, Gabrielle Lacoudre, Élisabeth Sternell, Marie Zeitgeber...)
Pays Drapeau de la France France
Directeur de publication Emmanuel Brenner (pseudonyme de Georges Bensoussan)
Éditeur Éditions Mille et une nuits
Type de média Ouvrage collectif
Nombre de pages 238
ISBN 978-2842056957

Contenu

Sous la direction de Georges Bensoussan (sous le pseudonyme d'Emmanuel Brenner), il rassemble les témoignages d'enseignants et de chefs d'établissements scolaires au sujet de l'antisémitisme, du racisme et du sexisme en milieu scolaire (comme l'indique le sous-titre de l'ouvrage) et plus particulièrement parmi les jeunes d'origine maghrébine[2].

Réception critique

Selon la journaliste Martine Gozlan dans Marianne, le livre reçoit un excellent accueil de ses lecteurs « malgré le mutisme médiatique ». Il reparaît dans une édition augmentée d'une postface après les attentats de janvier 2015 en France[1].

Alain Finkielkraut parle en 2013 d'un « livre capital [...] écrit par des professeurs [qui] faisait apparaître la triste réalité des quartiers difficiles : misogynie, antisémitisme, francophobie »[3].

À la parution du livre, l'expression « territoires perdus de la République » est reprise par des hommes proches des idées de la droite conservatrice, comme Philippe de Villiers[4].

Les conclusions avancées dans cet ouvrage sont mises en cause par certains commentateurs, comme Alain Gresh[5], Dominique Vidal[6], et Ivan Segré[7]. Selon Dominique Vidal, l'ouvrage est un ensemble de témoignages d’enseignants évoquant une dégénérescence globale, un malaise à la fois social, culturel et même identitaire, mais qui est utilisé par certains milieux politiques pour amplifier l'idée d'un antisémitisme de certains milieux « sensibles »[6]. Pour Yvan Segré : « la résurgence de l’antisémitisme dans les collèges et les lycées, selon ces enseignants interrogés [dans cet ouvrage], c’est d’abord une question de vêtement, autrement dit dès qu’on repère chez un élève non seulement un signe ostensible, mais une simple allusion à ce qui pourrait tenir lieu d’appartenance identitaire à l’Islam, on a affaire à un acte antisémite »[7].

Postérité

Le rapport Obin est remis un an après le livre de témoignages de Georges Bensoussan, en profitant de son écho médiatique[8].

Une version poche des Territoires perdus sort en , portant à 25 000 le nombre d'exemplaires vendus.

Signe de l'impact de l'ouvrage sur le débat sociétal en France dans les décennies 2000 et 2010[8], deux ouvrages s'inspirent directement du titre trouvé par l'équipe de Bensoussan :

  • Territoires vivants de la République est un ouvrage de 2018 qui s'en veut le contrepoint en positif. Il est dirigé par Benoît Falaize, épaulé par Dominique Borne, tous deux issus de l'Éducation nationale et critiques de Bensoussan. Le livre a un succès éditorial limité, 2 000 exemplaires vendus.
  • Les Territoires conquis de l'islamisme (PUF, 2020) dirigés par l'islamologue Bernard Rougier s'éloignent du thème de l'éducation pour insister sur l'emprise territoriale de l'islamisme.

L'assassinat de Samuel Paty en 2020 marque un retour d'actualité sur l'ouvrage et une reconnaissance institutionnelle tardive[9],[10],[11].

Bibliographie

Notes et références

  • icône décorative Portail de la littérature française
  • icône décorative Portail des années 2000
  • icône décorative Portail de la société
  • icône décorative Portail de la culture juive et du judaïsme
  • icône décorative Portail des femmes et du féminisme
  • icône décorative Portail de l’éducation
  • icône décorative Portail de la France
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons – Attribution – Partage à l’identique. Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.