Bataille de Beaupréau (1793)
La bataille de Beaupréau se déroule le , lors de la guerre de Vendée.
Prélude
Le 10 avril 1793, les forces républicaines d'Angers, commandées par le général Berruyer, lancent une offensive dans les Mauges avec trois colonnes[2]. Celle du général Gauvilliers, forte de 3 000[1] à 4 000[2] hommes, bouscule les forces de Bonchamps au Mesnil-en-Vallée[2] et se rend maître de Saint-Florent-le-Vieil[6]. Berruyer donne ensuite l'ordre à Gauvilliers de se porter sur Montrevault et Beaupréau, qui seront occupées les 20 et 21 avril[7].
Cependant la colonne du général Leigonyer est battue le 19 avril à Vezins et fuit jusqu'à Doué[8],[9]. La colonne de Berruyer abandonne Jallais et se replie sur Chemillé[8],[9]. La colonne de Gauvilliers se retrouve alors soudainement isolée[8],[5].
Déroulement
Après avoir abandonné Montrevault, la colonne de Gauvilliers est attaquée près de Beaupréau le 22 avril, à deux heures de l'après-midi, par les Vendéens[4],[10],[5], forts de 20 000 hommes[3]. Le gros des Vendéens lance une attaque frontale contre les fortifications des bleus, tandis que Bonchamps surgit sur les arrières des défenseurs avec le reste de ses hommes[3]. Les républicains n'opposent qu'une faible résistance et sont rapidement écrasés[4],[10],[5]. Ils fuient jusqu'à Chalonnes-sur-Loire[4].
Pertes
Les républicains laissent, selon les sources, 500[3], 1 000[4] ou 1 200[5] prisonniers et cinq canons[3],[4],[10],[5],[11] aux mains des Vendéens.
D'après les mémoires de la marquise Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein, alors épouse du général Lescure, les Vendéens ont « très peu de monde de tué » dans ce combat[12].
Conséquences
Après avoir appris la défaite de Gauvilliers, Berruyer quitte Chemillé et se replie sur Beaulieu-sur-Layon, puis sur Ponts-de-Cé le 26 avril[5],[10]. Alors qu'il avait donné l'ordre à Leigonyer de réoccuper Vihiers, il lui envoie comme contre-ordre de retourner à Doué[10]. Vihiers est prise le 30 avril par les Vendéens[13].
Fin avril, l'offensive dans les Mauges du général Berruyer est ainsi totalement repoussée, les colonnes républicaines étant revenues à leur point de départ[13]. Le 27 avril, Berruyer est accusé à la Convention nationale de lenteur et de refus de communiquer avec les administrations[14]. Le 30, il est rappelé par le Comité de salut public[14]. Les représentants en mission Choudieu, Richard et Goupilleau de Fontenay prennent cependant sa défense et lui évitent le Tribunal révolutionnaire[4],[14].
L'historien Émile Gabory estime que Berruyer a trop divisé ses forces et compare la contre-attaque des Vendéens au combat des Horaces et des Curiaces[4].
Références
- Gras 1994, p. 32.
- Gabory 2009, p. 147.
- Dupuy 1988, p. 75.
- Gabory 2009, p. 150-151.
- Gras 1994, p. 35.
- Savary, t. I, 1824, p. 155.
- Savary, t. I, 1824, p. 163.
- Savary, t. I, 1824, p. 165.
- Gras 1994, p. 34.
- Savary, t. I, 1824, p. 167.
- Chassin, t. I, 1893, p. 103.
- La Rochejaquelein 1994, p. 119.
- Savary, t. I, 1824, p. 171.
- Savary, t. I, 1824, p. 172.
Bibliographie
- Charles-Louis Chassin, La Vendée Patriote 1793-1795, t. I, Paris, OImprimerie Paul Dupont, , 621 p. (lire en ligne).

- Roger Dupuy, La noblesse entre l'exil et la mort, Éditions Ouest-France, , 128 p. (ISBN 978-2737301605).
. - Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, 1912-1931 (réimpr. 2009), 1476 p.

- Yves Gras, La guerre de Vendée : 1793-1796, Paris, Economica, coll. « Campagnes et stratégies », , 184 p. (ISBN 978-2-7178-2600-5).

- Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein, Mémoires publiés d'après son manuscrit autographe, Éditions du bocage, , 506 p.
. - Jean Julien Michel Savary, Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République, t. I, (lire en ligne).

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