Bâtiment de la Mission

Le bâtiment, hôtel ou maison de la Mission, parfois simplement la Mission ou bien Maison communale, est un bâtiment situé à Fontainebleau, en France. Ancien établissement conventuel, aujourd'hui divisé entre la municipalité et la cure, il est adjacent à l'église Saint-Louis, dialoguant par une cour intérieure. Il est partiellement inscrit aux monuments historiques depuis 1949.

Historique

Fondation

En 1662, motivé par le nouveau curé Antoine Durand[1], Louis XIV rachète le terrain restant de l'hôtel de Martigues, qui a été le sujet d'un don en de son héritière Henriette de Lorraine, duchesse de Mercœur. L'année suivante sur cet emplacement, le roi fait construire un « hôtel de la Mission » pour y loger les desservants de la nouvelle paroisse Saint-Louis. Un vaste jardin est aussi emménagé à l'emplacement de l'actuelle place de la République[2]. Louis XIV donne l'hôtel à la congrégation de la Mission, fondée par Vincent de Paul. En échange, la communauté des lazaristes est demandée à y faire entretenir dix prêtres à perpétuité : l'un curé et les autres chargés de le seconder dans l'administration des sacrements, les fonctions curiales et la prédication[3].

Détail du tableau Vue du Château de Fontainebleau (1723) par Pierre-Denis Martin.

Par ailleurs, les dimensions d'un tel édifice et le nombre de desservants élevé laissent planer le doute quant à sa fonction réelle sachant que le bourg qu'une population de seulement 700 feux : on pourrait ainsi supposer qu'il s'agirait plus d'un couvent que d'un presbytère. En effet, l'incompétence ou à l'absence de clergé dans certaines paroisses pauvres de la campagne poussait la Société des prêtres de la Mission » à y remédier par la prédication[2].

Municipalisation révolutionnaire puis répartition

Bâtiment et place Centrale, au tournant du XXe siècle.

En 1793, l'État confisque les biens des congrégations religieuses à son profit. Le bâtiment est attribué à la municipalité, qui y installe des services publics, en outre une gendarmerie et un grenier d'abondance[4]. Il accueille la mairie et le tribunal en 1800[5].

L'établissement subit une période de questionnement sur sa propriété entre la municipalité et l'église depuis le début de sa municipalisation. Après la Révolution, l'Église revendique le bâtiment[4]. À la nomination du nouveau curé Thiébault, ce dernier menace de ne pas s'installer dans le presbytère occupé[5]. En 1830, un arrêté préfectoral, toujours en vigueur, impose la séparation de l'édifice entre la municipalité et la cure[4]. La restitution des locaux est néanmoins demandée par le curé Charpentier. Une correspondance volumineuse est échangée entre l'évêché, le ministère de l'intérieur, la préfecture et la mairie[3].

Statut patrimonial et juridique

Les façades et les toitures du bâtiment font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du , en tant que propriété de la commune[6].

Services

Office de tourisme

L'office de tourisme se situait sur la rue Royale, dans une ancienne station-relais d'essence de forme ovoïdale datant de 1930, dont le maître d'œuvre est Albert Bray, architecte du palais[7]. Il est déplacé le , dans l’ancienne salle des élections, au rez-de-chaussée du bâtiment de la Mission, avec un accès depuis la place de la République[8]. Les nouveaux bureaux offrent un nouvel espace de 160 mètres carrés[9].

Références

  1. Ville de Fontainebleau, « Un patrimoine exceptionnel », sur Ville de Fontainebleau : Site Internet (consulté le )
  2. Yvonne Jestaz, Fontainebleau : une ville entre château et forêt, Paris, Art Lys, , 167 p. (ISBN 2-85495-054-2, EAN 9782854950540, LCCN 96141520), Le bourg royal, « Le noyau du bourg : la formation de l'îlot où devait se construire l'église Saint-Louis », p. 101-102
  3. Georges Galipon, « L’Hôtel de Ville de Fontainebleau », sur www.comitededefense-fontainebleau.org (consulté le )
  4. Flohic 2001, p. 572.
  5. Fontainebleau Tourisme, « Parcours Touristique Du Grès », sur calameo.com (consulté le )
  6. « Bâtiment de la Mission », notice no PA00086969, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. Flohic 2001, p. 580.
  8. Sylvain Deleuze, « Fontainebleau : le nouvel office du tourisme fait le plein », sur leparisien.fr, Le Parisien, 2017-07-03 à 17h42
  9. Pascal Villebeuf, « Fontainebleau : les travaux du nouvel office de tourisme démarrent », sur leparisien.fr, Le Parisien, 2016-11-01 à 15h32

Bibliographie

  • [Flohic 2001] Jean-Luc Flohic, Le Patrimoine des communes de Seine-et-Marne, t. I, Paris, Flohic, , 1re éd., 1 507 p. (ISBN 2-842-34100-7), Canton de Fontainebleau, « Fontainebleau », p. 568-580

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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